PIC 2 : Des mesures à courte vue

Avatar of Adminis Adminis - 05. mai 2017 - Communiqué de presse

En se focalisant unilatéralement sur les exigences envers les réfugiés, le programme d’intégration cantonal 2018 – 2021 (PIC 2) complique considérablement leur intégration, ce qui témoigne d’une vision à court terme qui ne peut qu’engendrer des coûts supplémentaires pour le canton. Le PS du canton de Berne défend vigoureusement un travail d’intégration basé sur la continuité et la réciprocité, et demande que le PIC 2 soit modifié en conséquence. Le programme d’intégration cantonal 2018 – 2021 (PIC 2) se focalise essentiellement sur la capacité d’intégration unilatérale des personnes admises à titre provisoire et des réfugiés. L’orientation « encourager-exiger » envers tous les nouveaux arrivants adoptée il y a seulement quatre ans est totalement ignorée. Selon le PIC 2, les migrants qui vivent déjà en Suisse ou arrivent ici pour fuir leur pays seront largement livrés à eux-mêmes. La mise en œuvre prévoit d’abandonner le principe de processus d’intégration mutuelle. Désormais s’impose une vision de l’individu basée sur la capacité économique qui n’offre une perspective en Suisse qu’aux plus forts. Dans un processus relevant de politique sociale comme l’intégration, la continuité est un élément fondamental, car l’effet que l’on recherche est sur le long terme. En changeant de cap tous les quatre ans, les mesures prises sont interrompues en plein processus, et le canton perd toute crédibilité auprès de ses partenaires. Les sanctions rigoureuses qui sont prévues pour tous ceux qui n’atteignent pas les objectifs d’intégration pénalisent les personnes particulièrement fragiles. Ces dernières ne peuvent souvent pas réaliser ces objectifs pour des raisons psychologiques ou à cause de traumatismes, ce qui leur ôte du même coup toute possibilité d’intégration. « Cette politique engendre un gaspillage de ressources en personnel, ce qui ne fait aucun sens en ce moment où des suppressions d’emplois sont prévues au niveau cantonal, » fait remarquer Ursula Marti, la présidente du parti. « De plus, en ne reconnaissant pas l’expérience professionnelle et les diplômes étrangers, on se prive d’un potentiel d’intégration rapide sur le marché de l’emploi. » A moyen terme, ces supposées mesures d’économie entraîneront une augmentation massive des working poors vivant dans des conditions de vie et d’emploi précaires. Le PS du canton de Berne veut que l’intégration soit assurée à long terme et de manière durable dans le canton, et demande au conseiller d’Etat Schnegg de modifier le PIC 2 en conséquence. Le PS du canton de Berne déplore également que le PIC 2 n’ait été mis en consultation que sous pression et très tardivement, sans que les partis aient été conviés qui plus est. Il est tout aussi choquant que ce soit précisément le conseiller d’Etat originaire du Jura bernois qui ait envoyé le dossier de consultation uniquement en allemand. 

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